[RP] Arrivée d'Estaloth de Lauvain

Il y a des mois maintenant qu'elle connaissait les Grenadins et leur situation difficile. Elle en avait rencontré plusieurs en Provence, avait travaillé avec certains, et elle était sensible à leur cause. Tout comme le Prince de Monaco. Et c'est en tant que Chancelière du Rocher qu'elle avait voyagé jusqu'à l'ambassade grenadine afin de voir quelles ententes l'un et l'autres pouvaient avoir.

Bien vêtue, histoire de ne pas faire honte à Adrian, elle descendit de sa monture par un beau mais frisquet matin de mars, laissa son cheval aux bons soins d'un palefrenier et se rendit auprès du poste de garde afin de se présenter.

Mais comment faire? Que dire? Elle s'était lancée un peu vite dans l'aventure, sans prendre le temps de s'informer auprès de quelqu'un de compétent.

Bah... Qu'à cela ne tienne. J'apprendrai sur le tas!

Souriante, elle s'adressa donc à la première personne rencontrée.

- Bonjorn. Je suis Estaloth de Lauvain, Chancelière de Monaco, et je viens ici afin de discuter d'accords entre Monaco et Grenade. Je ne suis pas attendue, et si personne n'est disposé à me recevoir aujourd'hui, je veux bien revenir à un moment plus opportun.

C'est vrai quoi. À quoi avait-elle pensé de débarquer ainsi à l'improviste sans s'annoncer d'abord? Elle se serait bien tapé le front si elle n'avait pas craint de passer pour une idiote.

Depuis que le chouf était parti en congé, c'est Esposito qui se chargeait de surveiller les alentours du haut de la tour centrale.
Il vit au loin une cavalière s'approcher de la porte du levant.

Ni une, ni deux il s'habilla en palefrenier en prenant soin de cacher son visage derrière un tagelmust et dévala les escaliers en espérant arriver avant la cavalière car depuis que le palefrenier était parti en congé, c'est Esposito qui se chargeait de écuries de l'Alhambra.

Les apparences étaient sauves, à peine essoufflé, il arriva au moment ou elle mettait pied à terre.
Bride en main il se rendit au pas de course vers les écuries et plaça la monture dans l'un des box.

Bien mieux organisé qu'avant il avait déjà revêtu l'uniforme du garde sous les loques du palefrenier, il ne manquait plus que le casque pour bien caché son visage, il le pris au vol tout en courant vers la porte arrière du poste.

Il retira la lourde planche qui obstruait la meurtrière, les apparences étaient à moitié sauves, elle n'avait pas trop attendu.

Citation :

- Bonjorn. Je suis Estaloth de Lauvain, Chancelière de Monaco, et je viens ici afin de discuter d'accords entre Monaco et Grenade. Je ne suis pas attendue, et si personne n'est disposé à me recevoir aujourd'hui, je veux bien revenir à un moment plus opportun.

Oh non! Il avait vaguement espéré qu'elle se soit perdu et demande son chemin.
Il se demanda si il devait parler de l'intendant ou du Chancelier.
Car depuis que le Sultan et la Chancelière étaient partis en congé...C'est Esposito qui se chargeait d'assurer l'intendance et la diplomatie du Royaume.

Se souvenant que le costume de chancelier était resté dans le palais alors que celui de grand intendant l'attendait bien sagement accroché derrière la lourde porte du levant, il prit sa décision rapidement.
L'avantage des casques intégraux c'est qu'ils font cage de résonances et masquent bien la voix.

BOnJoRn VoTrE ExCeLleNcE eT bIeNvEnUe aU PaLaIs.
Je VaIs PrEvEnIr lE gRaNd InTeNdAnT dU RoYaUmE dE VoTrE ArRiVéE.

Il remis la planche à sa place puis se rendit à travers la cours centrale derrière la porte du levant où il revêtit son costume de grand intendant.
Avant d'ouvrir la porte il reprit son souffle et se redonna un peu de contenance.

Salam Excellence,

Je me nomme Suleyman Messaoud fils de Abu Muhammad Abd al haqq.
Mais vous pouvez m'appeler Esposito.

Je suis le grand intendant du Royaume et en l'absence de notre Sultan je suis habilité à discuter accords au nom de notre peuple.

Hum...Notre palais est..en cours de rénovation

Rhaa! La bonne excuse qu'il venait de trouver pour qu'elle ne voit pas le palais plus désert que le Sahara et la Chancellerie fermé à double tour alors qu'il n'en avait pas les clés.

Je vous propose donc de nous installer ici même pour converser, à la manière des bédouins de Mésopotamie qui négocient toujours avec le ciel de notre créateur au dessus de leur tête.

Pffff! Les bédouins de Mésopotamie, ce qu'il fallait pas inventer pour sauver les apparences.
Il déploya les chaises et la table qui se trouvaient comme par hasard à entendre contre le mur et invita d'un geste et d'un sourire la Chancelière à s'asseoir.

Je vous écoute Dame de Lauvain.

Estaloth, complètement dupe, n'avait rien remarqué du stratagème d'Esposito qui consistait à jouer tous les rôles possibles afin que le palais semble bien vivant. Les chausses aux pieds auraient dû lui sonner une cloche dans son esprit, mais elle avait l'habitude de regarder le visage des gens quand elle parlait à quelqu'un.

Elle fut vite et bien accueillie par tous les membres du palais, ce qui eut un impact direct sur son sourire, qui, toujours là, n'était que plus rayonnant.

Lorsque Esposito vint lui ouvrir la porte, elle ne se demanda qu'un seul instant où était passé le garde, et trouva étrange que ce soit le Grand Intendant qui s'en charge. Mais l'idée fut chassée rapidement par le plaisir qu'elle eut de revoir l'homme qu'elle avait connu en Provence, et qui se présentait à nouveau à elle.

Employant le terme d'usage, elle le salua, espérant ne pas se tromper.

- Salam Esposito! Je suis heureuse de vous revoir. Vous semblez bien vous porter.

Sourire joyeux au visage, elle jeta un regard alentour lorsqu'il mentionna qu'il y avait des rénovations au palais. Bon, il y avait bien quelques ébréchures sur les colonnes et dans les murs, et quelques balustrades auxquelles il manquait des barreaux. Mais du reste, le palais était sublime. Très loin des normes esthétiques auxquelles elle était habituée.

Et voilà qu'Esposito suggérait de discuter ici-même, à la chaleur du soleil. Elle aimait cette idée!

- Mais bien sûr! Pourquoi pas! J'ai toujours préféré l'air frais aux salles empoussiérées.

Elle attendit patiemment que l'Intendant installe table et chaises au beau milieu de la cour et, sur son invitation, vint s'asseoir face à lui.

- Merci donc de me recevoir pour que nous puissions discuter ahah. Comme je l'ai dit, je viens pour Monaco. J'entame tout juste ma carrière de chancelière, alors, j'espère que vous serez patient à mon encontre. La principauté est située sur un rocher à l'est de Toulon, et est revendiquée par Adrian Sauvan, mon bon ami et prince auto-proclamé donc. Cette reconnaissance ne lui est pas acquise et je dois donc y travailler. Je connais la situation de Grenade et de votre peuple pour vous avoir côtoyé en Provence et discuter avec plusieurs Grenadins qui passaient par Aix. Je sais que vous cherchez aussi la reconnaissance de vos terres et de vos droits, et le Prince a souvent pris votre parti en Provence, concernant le Concordat et les loys provençales qui ne vous offraient peu ou pas de libertés. Bien sûr, vous avez mené ce combat de main de maître et notre appui n'a que peu pesé dans la balance. Mais il fut là.

Voilà donc qu'aujourd'hui, je viens à vous pour savoir si Monaco et Grenade pouvaient s'offrir mutuellement soutien et reconnaissance. Les Monégasques sont encore peu nombreux sur le Rocher. Il y a donc de la place si certains veulent venir s'y installer. Le port est facilement accessible et les terres autour sont fertiles. Monaco est ouverte, vous y trouverez des gens de partout, de tous les métiers et de toutes les religions.

Nous serions heureux de voir des Grenadins s'y installer.

Pour une première tentative d'approche comme chancelière, est-ce que c'était bien? Elle n'en avait aucune idée précise. Elle espérait que oui. Elle pataugeait un peu, mais le souhait était là, une aide mutuelle entre Grenade et Monaco.

Elle sourit à Monaco tout en reprenant son souffle. Elle aurait bien bu quelque chose aussi, mais comme il n'y avait rien à boire sur la table, et qu'elle n'osait demander, elle passa simplement sa langue sur ses dents et ses lèvres discrètement pour saliver un peu.

Citation :

- Salam Esposito! Je suis heureuse de vous revoir. Vous semblez bien vous porter.

De vous revoir?
Trop concentré sur la réussite de son petit manège, il avait mis sa mémoire sur l'oreille pour la fumer plus tard.
Le marathon était terminé et il pouvait enfin souffler...ou plutôt aspirer les volutes de ses souvenirs.
Arfff!!! il venait de reconnaitre à la fois le nom et le visage de son hôte : Estaloth d'Aix.

Citation :

- Merci donc de me recevoir pour que nous puissions discuter ahah. Comme je l'ai dit, je viens pour Monaco.

Monaco? Estaloth ne réside plus en Aix?

Citation :

J'entame tout juste ma carrière de chancelière, alors, j'espère que vous serez patient à mon encontre.

Espo avait occupé le poste de Chancellier de Grenade pendant près d'un an et il comptait bien rendre au centuple la patience dont avaient fait preuve ses nombreux interlocuteurs.
Il se souvint au passage de l'incident diplomatique en empire Ottoman où, ayant cru bien faire, il s'était exprimé en turc, alors qu'il maitrise très peu la langue.
Son mauvais accent avait changé le sens de sa phrase, la tournant d'une formule de politesse en une insulte envers le Bey.
Sans l'intervention d'un diplomate Ottoman parlant parfaitement anglois, Espo aurait probablement terminé sa carrière de Chancellier au fond d'un géole.

Citation :

La principauté est située sur un rocher à l'est de Toulon, et est revendiquée par Adrian Sauvan, mon bon ami et prince auto-proclamé donc.

Ce fameux rocher dont tout le monde parle depuis quelques mois.
Adrian Sauvan? Hum! J'ai eu l'occasion de le croiser en taverne d'Arles lors de la quête de Seleucos.
Quelques informations furent échangés entre aventuriers.
Il semblerait que son audace dans cette nouvelle aventure lui est fait prendre du galon...Le voici Prince à présent.

Citation :

Cette reconnaissance ne lui est pas acquise et je dois donc y travailler.

Cela me rappel la situation de Grenade au tout début.

Citation :

Je connais la situation de Grenade et de votre peuple pour vous avoir côtoyé en Provence et discuter avec plusieurs Grenadins qui passaient par Aix. Je sais que vous cherchez aussi la reconnaissance de vos terres et de vos droits, et le Prince a souvent pris votre parti en Provence, concernant le Concordat et les loys provençales qui ne vous offraient peu ou pas de libertés. Bien sûr, vous avez mené ce combat de main de maître et notre appui n'a que peu pesé dans la balance. Mais il fut là.

C'est un fait, j'ai bien arpenter les archives du Castel et il semblerait qu'Adrian nous ait toujours soutenu.

Citation :

Voilà donc qu'aujourd'hui, je viens à vous pour savoir si Monaco et Grenade pouvaient s'offrir mutuellement soutien et reconnaissance. Les Monégasques sont encore peu nombreux sur le Rocher. Il y a donc de la place si certains veulent venir s'y installer. Le port est facilement accessible et les terres autour sont fertiles. Monaco est ouverte, vous y trouverez des gens de partout, de tous les métiers et de toutes les religions.
Nous serions heureux de voir des Grenadins s'y installer.

Esposito pris la parole après avoir servi un godet d'eau tiré de sa gourde à Estaloth.

Estaloth! Le plaisir de vous revoir est partagé, cela fait un moment que je ne vous ai croisé en Provence.
J'ai entendu parlé de la prise de Monaco par Adrian Sauvan, un homme que j'ai déjà croisé par le passé et qui m'a fait bonne impression.
En tant qu'ancien Chancellier de Grenade, je connais la difficulté de votre tâche. Obtenir la reconnaissance d'un nouvel Etat n'est pas chose facile.
Peut être que Grenade pourrait vous venir en aide en amorçant la pompe avec un premier traité de reconnaissance.
Cependant à Grenade la décision de signer un traité est prise par le peuple, je vous propose donc de soumettre ce projet à notre assemblée.
Je ferais de mon mieux pour soutenir votre cause et me montrer convaincant.

Elle était loin de penser que ce serait si facile. Elle remercia son hôte pour le verre d'eau qu'elle savoura. Puis lui offrit un sourire chaleureux quand il eut terminé de parler.

- Hé bien! J'étais loin de penser que c'était si facile. J'imagine qu'il n'y a qu'à rédiger un petit texte? Nous n'avons pas beaucoup à offrir encore pour l'instant, mais avec votre aide, Monaco pourrait devenir un lieu florissant pour le commerce. Le port est facilement accessible, des gens pourraient venir s'y installer s'ils le souhaitent. C'est à une courte distance de Provence, les amitiés ne seraient donc pas coupées.

Le Prince est très enthousiaste en tout cas. Et moi je ne demande pas mieux.

[DSL pour la réponse tardive, les vacances en fin de semaine devraient accélérer les choses^^]

Je vais lancer un vote par pigeon auprès des Grenadins pour obtenir leur autorisation comme le veut la coutume.

Le vote se fera dans la journée jusqu'au couché du soleil.

Si la majorité des Grenadins sont d'accord pour établir un traité de reconnaissance, je le rédigerai avec plaisir en m'inspirant des traités de reconnaissance de Grenade par d'autres Etats.

Je suis aussi très enthousiaste, j'ai comme un bon pressentiment sur la réussite commerciale future de votre territoire^^


EDIT : incohérence temporelle

Elle sourit à sa réponse. Non, vraiment, jamais elle n'avait pensé que c'était si facile!

- Hé bien! Quelle rapidité! Ça ne me laisse pas même le temps de retourner à Monaco aviser le Prince et revenir chercher le résultat de votre vote. Peut-être pourrais-je simplement lui écrire, et profiter de votre hospitalité et visiter, rencontrer, découvrir vos gens, votre peuple et vos coutumes?

Tout en prenant la main tendue, elle se leva.

- Quelle belle idée. Je serais ravie de visiter vos jardins oui. J'aime tout de la nature. Être guidée dans les parcs en aussi bonne compagnie, je serais idiote de refuser ahah!

Tout sourire, elle laissa Esposito l'amener par les sentiers en cette belle journée de printemps. Il ne restait qu'à attendre le retour des pigeons.

Elle était optimiste.

- Ce sera agréable de voir quelque chose de différent de Monaco et Provence. L'un et l'autre étant si près, les similarités sont grandes.

Esta avait profité avec joie des splendeurs des jardins de Grenade. Loin de remarquer l'absence de fontaine, elle voyait plutôt la beauté de la nature agencée selon les soins des hommes, humbles architectes de ce que la nature leur offrait. Si les hommes étaient de bons jardiniers, ils étaient récompensés par de belles floraisons. Et Grenade était fleurie.

Au soir tombé, les pigeons les attendaient. Esposito lut chaque vote et l'inquiétude gagnait la jeune chancelière. L'inquiétude, l'angoisse. Elle était venue en mission pour Monaco, et soudainement, la crainte d'échouer dans cette tentative se présenta à son esprit.

Elle s'apprêtait à se ronger les ongles quand enfin le verdict tomba... C'était oui!

- Ah! Oh! Vraiment? Wow!

On était loin d'une réaction de retenue et de formalités. Ce n'était pas dans la personnalité d'Esta, assurément pas.

- Avertir le Prince?! Ah! Mais oui! Oui! Il sera vraiment très heureux de cette reconnaissance mutuelle! Une grande joie pour les nôtres comme pour les vôtres! La certitude et la conviction d'exister! Oui! Je me rendrai donc immédiatement à Monaco. Et sachez que vous y serez toujours le bienvenu! Je vais d'ailleurs... Oui. Oui! Nous nous y retrouverons, vous ou quiconque sera votre envoyé.

Nous attendrons patiemment, ou pas, de vos nouvelles cher Esposito. Merci pour votre chaleureux accueil, la visite de vos si beaux jardins et cette excellente nouvelle que je peux désormais porter à Adrian. Merci!

Ignorant maintenant par où retourner à sa monture, et comment on devait terminer un entretien du genre, elle regarda Esposito, un peu mal à l'aise.

- Hum... Euh... Pardon mais... Les écuries? Où les trouverai-je?

Sourire gêné et rire délicat.